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 récits de naissance

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5 participants
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Nathalie




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MessageSujet: récits de naissance   récits de naissance EmptyJeu 5 Mar - 11:03

comme j'adore lire des récits de naissance naturelle, je vous propose de mettre, pour celles qui veulent et qui l'on rédigé, leur récit, qu'en dites-vous ?
je vous mets les miens...
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Nathalie




Messages : 131
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MessageSujet: Re: récits de naissance   récits de naissance EmptyJeu 5 Mar - 11:06

NAISSANCE DE MERLIN A DOMICILE LE 12 DECEMBRE 2005

Préambule

Je ne peux faire le récit de la naissance de mon 2e enfant sans expliquer le cheminement qui m’a conduite à accoucher à la maison.

L’envie d’un accouchement naturel est apparue pendant ma 1ere grossesse. Petit à petit, en lisant des récits sur internet, j’ai découvert que l’on pouvait accoucher naturellement sans intervention médicale systématique contrairement à ce que l’on m’avait dit jusque là. Ce fut pour moi une révélation et j’adhérais complètement. Plus ma grossesse avançait et plus j’avais envie d’un accouchement naturel. J’ai suivi une préparation d’inspiration sophrologique et, en fin de grossesse, j’étais très décidée à tenter l’accouchement sans péridurale le plus naturel possible. Je m’étais inscrite pour accoucher à l’hôpital du secteur, une grosse maternité de niveau 3, en début de grossesse et je n’ai pas osé changer en fin de grossesse. Je pensai alors que je serai capable de faire respecter mes souhaits pour avoir un accouchement naturel, d’autant plus que visiblement l’hôpital possédait une baignoire en salle de naissance, avait des ballons et ne mettait pas systéma tiquement les bébés en couveuse, quelques signes d’ouverture…
Je suis donc allée à l’hosto. Le travail a commencé par des contractions de plus en plus douloureuses et fréquentes mais je gérai bien chez moi avec l’aide de mon mari. Quand les contractions se sont rapprochées toutes les 3 minutes nous sommes partis à la maternité, car les consignes de la sage-femme était déjà dépassées. Nous étions sereins et heureux de rencontrer enfin notre bébé. Mais arrivés à la maternité, nous n’avons pas réussi à imposer nos désirs, nous avons suivi le protocole. Ce jour-là on n’est pas en position pour se battre, surtout pour un 1er bébé !
La naissance de Daphné à l’hôpital c’est bien passée, un accouchement normal, mais j’avais quand même certains regrets. Celui d’avoir reçu une injection intramusculaire de spasfon+théralène pour me « détendre » et faire s’ouvrir le col. Celui d’avoir été allongée sur le dos, harnachée avec le monitoring en continu dès mon entrée en salle de travail à 4 cm de dilatation. Cette position m’était insupportable mais à ce moment-là je n’ai pas pensé me mettre autrement, trop occupée à gérer les contractions. Autre regret, celui d’avoir laisser la sf rompre la poche des eaux à 9 cm, en me disant « je perce la poche et votre bébé est là ».Ce n’était pas vrai car mon bébé n’était pas encore engagé et je pense à posteriori que son geste a plutôt retardé les choses. Et surtout des regrets par rapport à l’accueil de mon bébé que l’on m’a pris pour les « soins » qui n’étaient pas du tout indispensables. Je n’ai pas osé résister à la sf qui me la prise alors que je n’avais pas du tout envie de lui donner. Regrets que ma fille ait été aspirée, baignée, habillée, ait reçu du collyre jaune dans les yeux, loin de moi et par des mains étrangères, même si cela se passait dans la même pièce et sous les yeux de son papa. Sans parler du séjour à la maternité qui a été horrible, en chambre double, séparée du papa. Notre vie à 3 a réellement commencé 48h après sa naissance quand on est rentrées à la maison car ayant repris du poil de la bête je me suis battue pour sortir de l’hosto. On a ensuite été suivis en HAD par une sf libérale, c’était génial et le papa était ravi aussi.
Malgré ces regrets j’étais quand même très fière de moi car j’ai accouché sans péridurale et sans épisiotomie.

Ainsi avant même d’être enceinte pour la 2e fois, je savais que je ne voulais plus accoucher à l’hôpital. Restait à convaincre E. qui était très réticent. Au fil de mes lectures sur internet et de discussions avec chéri, la décision était prise notre prochain bébé naîtrai si possible à domicile. Je suis tombée enceinte peu de temps après à notre grande surprise alors que j’allaitais encore Daphné et que l’on avait mis 18 mois et un coup de pouce de la médecine la 1ere fois.

Récit de naissance de Merlin

Arrivée au 9e mois d’une grossesse très sereine suivie par G.,ma SF, je ne suis pas pressée d’accoucher, pourtant je sens que mon corps se prépare, mais pour moi bébé est prévu pour Noël et j’ai tant de choses à faire avant son arrivée…
Pourtant dans la nuit du 8 au 9 décembre, des contractions me réveillent à intervalles réguliers pendant plusieurs heures, elles sont plus fortes que celles des dernières semaines. Le lendemain matin, vendredi 9 décembre, je perd du bouchon muqueux, je suis seule chez moi, ma fille de 20 mois est chez sa nourrice et mon mari au boulot. Je réalise brutalement que la naissance est proche, je ne suis pas prête, je n’aurai pas le temps de faire tout ce que j’avais prévu avant l’arrivée de mon bébé. La matinée se passe mes contractions se font moins fréquentes, l’après-midi j’en ai une toutes les 30 minutes environ, elles ne s’arrêteront plus jusqu’à la naissance.
La nuit se passe avec toujours des contractions toutes les 30 minutes qui me réveillent mais je me rendort entre chaque, je continue ma vie, presque comme si de rien n’était, c’est le we, nous sommes en famille. Le samedi matin, nous avons des gens qui viennent visiter notre appart en location, après leur départ, mes contractions se rapprochent toutes les 10 minutes, on commence à y croire. Cela reste gérable, je me lève à chaque contraction car elles sont plus douloureuses. Ma fille me regarde, un peu inquiète, mais un sourire une fois la contraction passée et elle rigole aussi. En début d’après-midi, je téléphone à G. pour la tenir au courant, elle me propose de venir mais je n’en ai pas encore besoin, elle me conseille d’aller prendre l’air et on la rappelle quand les contractions se seront plus rapprochées.
Après la sieste de Daphné nous sortons nous balader, il y a le marché de Noël dans notre ville, la petite est ravie de voir les animaux, j’ai toujours mes contractions, je prend alors appui sur la poussette ou sur mon mari, mais elles s’espacent un peu plus toutes les 20 à 30 minutes.
Dans la soirée je décide de prendre un bain, j’aimerais soit que les choses se précisent soit que les contractions s’arrêtent, j’en ai marre d’avoir mal et j’appréhende de passer une 3e nuit en contractions. Dans le bain je ne sais pas comment me mettre, la baignoire est trop petite, j’ai besoin d’être dans le noir, finalement je m’assoupi un peu entre les contractions mais ça ne change rien, elles sont toujours là toutes les 10 à 30 minutes. La nuit se passe, difficile, je suis seule, mon mari et ma fille dorment, je ne supporte pas d’être allongée pendant les contractions, je somnole entre les contractions, toutes les 20 minutes.
Le matin, E. s’occupe de la puce pour que je puisse me reposer un peu, car elle se réveille comme d’habitude à 6h. Vers 9h je quitte la chambre car je ne peux plus rester au lit. Je suis découragée, fatiguée, je pleure, ça n’avance pas, cette fois je veux accoucher, j’en ai tellement marre d’avoir mal pour pas grand-chose. Vers 10h j’appelle G, qui me conseille de prendre de l’homéo, lui parler me fait beaucoup de bien. Après le coup de fil, nous allons au marché tous les 3 et faisons une grande ballade, il y a du soleil malgré le froid. Je prends mon homéo toutes les 30 minutes. La journée du dimanche se passe, les contractions ne me quittent pas, douloureuses, à chacune, je me lève et m’appuie sur ce que je trouve, sur certaines plus fortes, je vocalise sous les yeux étonnés de ma fille, mais nous continuons nos activités normales, Je mange, je marche, je m’occupe de ma puce.


Vers 19h30, nous couchons la petite et mes contractions se rapprochent toutes les 10 minutes. A partir de là je sais que mon bébé va naître le lundi 12 décembre.
La soirée se passe, j’ai des contractions toutes les 10 minutes, je ne sens pas d’évolution et décide de prendre un bain, je n’y suis pas très bien et ça ne change rien.
Vers minuit comme la situation n’évolue pas plus, on décide d’aller se coucher pour se reposer un peu. De minuit à 2h je reste dans le lit, je dort entre les contractions car je suis crevée mais je dois me redresser à chaque contraction toutes les 10 minutes. E., lui, dort profondément et ronfle.
Vers 2 h, je ne supporte plus d’être allongée, je me lève et vais dans le salon. Je suis seule avec mon bébé juste éclairée par une bougie, je lui parle, je déambule et prend les contractions debout, appuyée sur ce que je trouve puis je m’installe à 4 pattes ou à genoux la tête sur le canapé, ce qui me permet de somnoler un peu. Certaines sont très fortes, j’émets alors des sons et d’autres le sont moins, je sens qu’elles se rapprochent tout doucement, entre 4 et 10 minutes.
Vers 4h je réveille E. car j’ai besoin de lui. Il me fait une bouillotte chaude qu’il me met dans le dos à chaque contraction, ça fait un bien fou ! Je lui demande d’appeler G car je voudrais qu’elle vienne, je sais qu’il lui faut 1h30 pour être là et j’ai maintenant besoin de sa présence même si la naissance n’est pas encore imminente, et tant pis si je la réveille et la fait venir trop tôt.
Au téléphone, gros coup de stress : elle est déjà réveillée, une autre maman est en train d’accoucher aussi, ils ont appelés 5 minutes avant nous et G part chez eux car la situation parait prioritaire, elle nous rappelle une fois là-bas. E. est paniqué, le cas de figure qu’il a tant redouté est en train de se produire, il tourne en rond dans le salon. Moi je ne suis pas très inquiète car je sais que tout va bien se passer mais devant la panique de E. j’aimerai bien que G soit là quand même, j’ai peur qu’il veuille m’emmener à l’hosto. Suite au coup de fil, mes contractions s’arrêtent, plus rien du tout, je lui dis qu’on a le temps, ce n’est vraiment pas pour tout de suite.
Vers 4h30 : G nous rappelle, elle est arrivée trop tard, le bébé est déjà né, elle reste avec eux le temps de la surveillance réglementaire et viens chez nous ensuite. Ouf, E. est rassuré et moi avec et mes contractions reprennent de plus belle. On calcule que si tout va bien, G devrait passer avant les bouchons du matin car elle a toute la région parisienne à traverser et sera chez nous avant 8h.
A 6h, ma puce se réveille, elle est toute surprise de nous voir déjà debout. On lui explique que le bébé va arriver aujourd’hui et qu’elle va allez chez ses grands-parents qui habitent en face. Elle prend son bib, blottie dans mes bras comme chaque matin, je lui prépare un sac pour la journée et vers 7h E. l’emmène. Il est de retour très vite.
G arrive vers 7h30, tout de suite, elle écoute le cœur du bébé. Il est encore relativement haut vu l’endroit où elle pose son appareil. C’est l’heure du petit déjeuner, mon mari et G mangent, moi, je prend juste ma tasse de lait habituelle. Mes contractions se sont rapprochées mais restent irrégulières toutes les 3 à 7 minutes, je déambule et les prends toujours debout appuyée sur ce que je trouve. Entre les contractions on discute, mon mari me prend en photo une dernière fois enceinte.
A 8h30, je me lance enfin, je demande à G de m’examiner, elle ne me l’a pas proposé et j’hésitai à lui demander. J’ai peur d’être déçue si mon col n’est pas ouvert, comme je l’avais été lors de mon 1er accouchement. Je pense être à 3-4 cm tout de même. Après une contraction je m’allonge sur le canapé et G me fait le seul TV que j’ai eu de toute ma grossesse. Elle m’annonce que mon col est très souple et que je suis à 7 cm ! je n’en reviens pas, d’être là, à discuter dans mon salon à 7 cm de dilatation.



A partir de ce moment-là tout s’accélère et je n’ai plus la notion du temps.
G redescend à sa voiture chercher le reste de son matériel. Elle me demande où je veux qu’aie lieu la naissance, je n’avais pas encore décidé, je décide que ce sera dans le salon. Ils installent la bâche et les alèses sur le canapé, montent le chauffage. Après l’installation je rentre dans ma bulle, je les entends discuter mais je suis très loin, je ferme les yeux, assise sur le canapé. A chaque contraction je me mets à genoux sur le canapé et vocalise, j’ai en vie de pousser mais G m’a dit que mon bébé étant en postérieur, il valait mieux que je ne pousse pas tout de suite, il doit descendre encore. Au bout d’un moment, je pousse, toujours à genoux sur le canapé, je sens que ça appuie sur mon rectum comme G me l’a annoncé. Je fais aussi des allers-retours aux toilettes mais pour faire 3 gouttes. Après un dernier passage aux toilettes, je me décide à enlever culotte et pantalon que j’avais gardés jusque là.
Puis je sens que ça pousse, ça me prend très vite et j’ai juste le temps de me lever de mon canapé, je suis debout, E. me sert d’appui. J’ai un moment de panique devant l’intensité des sensations, je crie. J’ai peur de pousser car je ne veux pas faire des selles sur mon bébé, je le dis à G et ça va de suite mieux. Elle me rassure, me dit « prends ton temps », c’est ce dont j’avais besoin d’entendre car je croyais qu’il fallait sortir mon bébé vite (en référence à mon 1er accouchement à l’hosto).G me demande si je peux me tourner face au canapé pour que se soit plus pratique pour elle, je le fait, E. s’installe devant moi, G est derrière. Je pousse plusieurs fois, j’ai l’impression que ça dure une éternité, ça brûle très fort et j’ai très peur d’éclater mon périnée. G. perce la poche des eaux. Je touche la tête de mon bébé encore en moi, ça me motive. Je sors mon bébé tout doucement. Sa tête sort, G le tourne un peu, je pousse encore pour les épaules, puis le corps suit avec le liquide amniotique qui me coule le long des jambes. G le récupère, le passe entre mes jambes et le pose sur le canapé devant moi. Il est 10h27, Merlin est né. Il est bleu, les yeux fermés, il ne respire pas, ne crie pas pendant plusieurs minutes, ça me paraît interminable. Il avait 2 tours de cordon enroulés autour du cou et du thorax et un cordon court. G a sa main posée sur le cœur de Merlin et nous rassure, elle ne l’embête pas plus car son cœur bat bien et il est encore relié par son cordon pour l’oxygénation. Enfin il respire et se met à crier, je suis toujours debout et je voudrai m’asseoir car je n’ai plus de jambes. J’y arrive avec un peu d’aide, mon bébé toujours relié à moi, je m’allonge sur le canapé et le prends sur moi, il pleure et a du mal à se calmer, je le caresse et lui parle. Le papa coupe le cordon, je peux mieux tenir mon bébé et faire connaissance.
Rapidement les contractions reprennent, je donne Merlin à son papa et je mets debout pour pousser le placenta. Quel soulagement une fois sorti !
G regarde, j’ai juste une toute petite déchirure qui ne nécessite pas de point. Je me lève et je vais prendre une douche pendant que E. et G pèsent et mesurent Merlin : 3kg540 pour 51 cm.
Ensuite je me couche dans mon lit avec mon bébé contre moi, juste une couche chacun, quel bonheur ! Il tète et on s’endort tous les 2 pendant que G et E. remettent l’appartement en état. G s’en va 2h plus tard après avoir vérifié que tout allait bien.
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Nathalie




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MessageSujet: Re: récits de naissance   récits de naissance EmptyJeu 5 Mar - 11:08

NAISSANCE DE FLORE le 19/08/2008

Les acteurs de cette naissance : E. le papa, AS. la sage-femme et C. une amie mère de 6 enfants qui sera ma doula et m’a prêté sa piscine d’accouchement.

J’arrive à la fin d’une grossesse sereine mais passée trop vite, mes enfants de 4 ans et 2ans et demi sont très prenant et je n’ai que peu de temps pour moi et le bébé.


Samedi 2/08 : j’en peux plus de m’occuper des « grands », je ne les supporte plus, je suis à fleur de peau et je pleure pour un rien. Je voudrais pouvoir m’occuper de moi et de mon bébé qui va bientôt arriver mais ce n’est pas possible. La semaine à venir seule avec mes 2 lutins s’annonce très difficile pour moi et pour eux aussi.

Samedi 9/08 : d’un coup je retrouve mon énergie, j’ai envie de faire plein de choses, je range et nettoie la maison, le moral est bien meilleur, je revis et toute la famille va mieux aussi.

Vendredi 15/08 : ça y est le week-end du 15 août est là et ce serait bien que bébé naisse car son papa en a marre d’aller bosser, en plus c’est la pleine lune et ma maman est là depuis quelques jours, tout est prêt ! Je serais à 40 SA lundi, le même terme que les aînés, je pense que bébé va venir et que son papa n’ira pas au boulot lundi.

Samedi 16/08 : je commence à perdre le bouchon muqueux, le soir nous faisons une promenade à 2 dans le village, mais nous sommes obligés de rentrer rapidement car je dois vite aller aux toilettes, je sens que la naissance approche.

Dimanche 17/08, 7h : je suis réveillée par des contractions différentes de ces dernières semaines, je me lève, je perd toujours le bouchon muqueux, je sais que je vais accoucher, je pense alors que le travail se mettra en route le soir et que bébé viendra dans la nuit ou le lendemain matin. J’appelle AS, ma SF, dans la matinée pour la mettre au courant, on convient que je la rappelle si cela se précise.

La journée se passe avec des contractions espacées plus fortes que les jours précédents mais pas encore douloureuses. Je sais que les choses se mettent en place.

Le soir je dîne sur mon ballon car je ne suis pas bien assise sur une chaise et on pense tous que les choses vont s’accélérer après avoir coucher les enfants.
21h30 : les enfants surexcités sont enfin couchés mais rien ne se précise, je rappelle AS, elle me demande de la prévenir quand je vais me coucher.
22h30 : je prends une douche et vais me coucher. Je dors environ 2h puis je suis réveillée par des contractions bien senties toutes les 10 minutes, je reste au lit tant que je peux à somnoler entre les contractions mais au bout d’une heure, je me lève, elles sont trop fortes pour rester allongée et je sens que je gêne E., je préfère le laisser dormir.
Je m’installe sur mon ballon dans le salon, je range un peu la cuisine et la salle de bain, je sais que je vais bientôt rencontrer mon bébé et je suis heureuse seule au milieu de la nuit avec lui qui bouge.

Vers 4h, je remonte dans la chambre chercher une alèse jetable pour mettre sur le ballon, E. se réveille et je lui annonce que c’est pour aujourd’hui, bébé l’a entendu et il n’ira pas au boulot ! Il se lève aussi et on en profite pour changer les draps et refaire notre lit, on met par-dessus une bâche à peinture et un autre drap. Ensuite on descend tous les deux dans le salon, il allume son ordi pour envoyer un message à son boulot et annoncer ses congés. Pendant ce temps je prépare un petit déj, j’ai faim, lui ne veut qu’un café. On regarde les jeux olympiques sans le son à la télé et on refait nous même les commentaires, on rigole. Je prends les contractions à 4 pattes sur le tapis, elles sont assez espacées mais bien senties, je commence à vocaliser sur les contractions, ça m’aide.

Vers 6h30, E. commence à remplir la piscine qui est installée dans la salle de bain car il faut une heure pour le remplissage. A 7h j’appelle AS pour la tenir au courant, elle est prête, je n’ai pas encore besoin d’elle, mes contractions sont toujours espacées toutes les 10-15 minutes.



Vers 7h30, je me plonge dans l’eau, ça me fait un bien fou, je rentre dans ma bulle.
Les enfants se lèvent, je les entends au loin, ma maman et E. s’en occupent. E. vient me voir de temps en temps, il est inquiet de savoir quand prévenir AS car elle a 1 heure de route et son gros stress est qu’elle n’ait pas le temps d’arriver.

Vers 8h, j’appelle C., une amie à qui j’avais proposé de venir pour la naissance, j’ai besoin de sa présence et je pense que cela rassurera E., elle pourra le guider pour appeler la SF au bon moment pour lui.
C. arrive vers 9h avec 2 de ses enfants, sa fille de 8 ans et la petite dernière de 7 semaines, je suis encore dans la piscine dans ma bulle mais mes contractions se sont espacées, E. et C. me font sortir.

A partir de là, je n’ai plus vraiment regardé l’heure.

Je retourne dans le salon et je prends les contractions à 4 pattes ou assise, je vocalise, elles sont espacées et irrégulières. La maisonnée s’organise, les enfants jouent, je suis en retrait. J’ai envie de m’isoler alors je monte dans ma chambre, je me couche sur le côté et m’endors. Je suis réveillée par les contractions qui ont repris plus fortes, je somnole encore un peu puis me lève, reposée.
Ensuite vient l’heure du repas, tout le monde est à table, moi je marche dans la maison, je picore un peu, je n’ai pas très faim.

En début d’après-midi, je remonte dans ma chambre, sur mon ballon, C. me fait un massage et des points d’acupression mais ça n’avance pas, j’en ai ras-le-bol, je pleure, ça me fait du bien de pleurer. Je commence à douter d’y arriver, c’est trop long…Je râle, appelle mon bébé. Finalement, je demande à E. d’appeler AS et de me la passer, j’ai besoin de lui parler. Ses paroles me font beaucoup de bien, elle me dit que mon bébé me demande de la patience, que ce n’est pas facile, mais le mieux est d’essayer d’ignorer mes contractions et de vivre normalement, qu’ont la rappelle si besoin mais que de toutes façons elle passe me voir ce soir. Cette perspective me redonne de l’énergie, je dis que je n’accouche plus et on sort tous ensemble dans le jardin, on plaisante. Il y a un grand soleil, je m’active, désherbe le potager, cueille des tomates, ramasse des pommes. Les enfants jouent à la balançoire, je m’installe à faire des sudoku, C. prend un bouquin.



J’ai quelques contractions que j’essaye d’ignorer. Puis C. a la très bonne idée de faire une tarte aux pommes pour le goûter. Donc on épluche des pommes tous ensemble et mes contractions deviennent plus intenses et plus rapprochées, je m’appuie sur la table, debout. Je déambule dans la maison, tantôt assise, tantôt à 4 pattes ou à genoux.



E. et C. s’occupent de faire réchauffer l’eau de la piscine. Mon bonhomme de 2ans veut téter et me déclenche une belle contraction juste après la précédente.



Je m’installe sur le fauteuil devant l’ordi et tente de faire un solitaire mais les contractions sont plus fortes et me font complètement planer, c’est très agréable, vive les endorphines, je flotte entre chaque contraction puis cela se dissipe si la suivante est trop éloignée. Là, je me dis que ça avance.
C. est avec moi, elle me masse le dos pendant les contractions et me taquine entre car j’ai du mal à faire mon solitaire.



Vers 19h, l’eau est chaude, je retourne dans la piscine, ça me fait énormément de bien, je ressens beaucoup moins les contractions. C. ou E. me versent de l’eau chaude sur le dos quand j’ai une contraction. Au bout de ¾ h-1h, E. me fait sortir car le travail s’est à nouveau ralenti.



Ensuite, c’est l’heure du dîner, tout le monde est à table sauf moi, je suis retournée devant mon solitaire et c’est reparti. Je commence à pousser sur chaque contraction, je suis debout et je m’agrippe à un meuble en m’accroupissant légèrement, je pousse et ça me soulage.



Vers 21h ou 21h30, AS arrive, elle discute un peu avec C. puis C. rentre chez elle. Maman et E. couchent les enfants. Ensuite je demande à AS d’écouter le cœur de mon bébé, j’ai envie de l’entendre, même si je ne suis pas inquiète pour lui, je sais qu’il va bien, d’ailleurs il bouge beaucoup entre les contractions et ses mouvements me font mal. Je n’ose pas lui demander qu’elle m’examine et elle ne le propose pas, j’ai à la fois envie de savoir et pas envie. Elle a du mal à entendre les bruits du cœur, comme tout au long de cette grossesse à cause du placenta antérieur. On y passe du temps et ça me fait du bien de sentir ses mains sur mon ventre, je n’ai presque plus de contractions. Elle me dit que la meilleure chose que j’ai à faire est d’aller me coucher et d’essayer de dormir, je sais qu’elle a raison mais je n’arrive pas à m’y résoudre, moi j’en ai marre et je veux voir mon bébé, je veux accoucher !

Finalement après une 2e phase de gros ras-le-bol, AS s’installe pour dormir sur le canapé et je monte me coucher, il est 23h. E. qui est monté 5 minutes avant moi dort déjà quand j’arrive dans la chambre. Je m’allonge, nue, sur le côté gauche et m’endort aussitôt.

Je suis réveillée 2h plus tard par des contractions, elles sont fortes et rapprochées, je vocalise et pousse sur la fin de chacune. Je suis toujours dans la même position, allongée sur le côté gauche et totalement incapable de bouger.
E. se réveille à 1h22 (c’est lui qui me l’a dit) car je fais du bruit, j’ai froid alors qu’il fait 25°C et il me faut beaucoup d’effort pour lui demander de me mettre une couverture.
Tout à coup sur une contraction je sens un « ploc » et du liquide chaud couler entre mes jambes, je lui dit, il regarde mais ne voit rien (il y a une alèse jetable sous moi), il descend chercher AS qui m’avait entendue et hésitait à monter. Il est 1h30.
Ensuite je sens mon bébé descendre, je l’accompagne en poussant, du liquide s’échappe à chaque contraction et cela me soulage. Je suis très heureuse de connaître la rupture spontanée de la poche des eaux, c’est la 1ère fois pour moi sur 3 naissances. Je garde les yeux fermés ou en tous cas je ne vois rien de ce qui m’entoure. Je sens autour de moi que AS et E préparent des choses. J’ai toujours froid alors E. met en route le radiateur électrique, je sens l’air chaud sur mon dos et ça me fait du bien. Je tends la main à plusieurs reprises et E ou AS me donne la sienne, cela me fait un repère dans la tempête où je suis maintenant. Ce qui m’aide le plus ce sont leurs voix qui m’encouragent. AS me dit à chaque contraction « laisse faire, ouvre-toi, c’est ton bébé qui arrive » je m’y accroche et suis ses paroles, mais j’ai besoin qu’elle me le répète à chaque fois pour ne pas me crisper face à la douleur. J’ai très soif aussi et ils me donnent à boire. Je sens très bien mon bassin qui s’écartèle, mon bébé qui avance. J’ai un instant de peur, je leur dis et les paroles d’AS me rassurent, sa voix me guide. Les pauses sont très courtes, les contractions s’enchaînent, je souffle, je crie, je pousse. Pour moi ça progresse lentement, je trouve cela très long, en réalité ça été rapide. Pousser me soulage, de toutes façons, je n’ai pas le choix, je fais ce que me dicte mon corps. Je sens aussi que ça pousse sur mon rectum et j’ai peur de faire des selles, mais cette sensation me freine moins que pour la naissance de mon 2e où je n’osais pas le dire. Là je demande à AS de m’essuyer.
A un moment, les sensations changent, je me tourne sur le dos, la tête est dans mon vagin, je ne peux plus garder les jambes serrées, sur le côté comme j’étais. E. me dit « on voit ses cheveux », c’est très encourageant, surtout le ton de sa voix que je sens plein d’énergie positive. Je pousse 2-3 fois sur chaque contraction puis mon bébé remonte, E et AS m’encouragent, en fait ça pousse tout seul, c’est incontrôlable. Quand la tête arrive sur mon périnée, ça brûle très fort. Petit à petit, sa tête sort puis une épaule puis l’autre, doucement, puis enfin son petit corps dans un flot de liquide chaud, apaisant. Il est 2h40.D’un coup, la douleur s’arrête, quelle satisfaction d’y être arrivée !
AS récupère mon bébé, me le pose sur le ventre et le sèche avec des serviettes chaudes. Il est tout rose et pleure tout de suite. E et moi ne savons pas encore si c’est un garçon ou une fille. A cet instant, cela n’a aucune importance. Quelques minutes plus tard, je tâte sous la serviette, je sens son cordon qui bat encore, c’est une fille ! Je n’en reviens pas et son papa encore moins, je pensai attendre un garçon et il s’en était convaincu, nous sommes très heureux d’avoir une 2e fille ! Maman nous a rejoins et découvre sa petite fille avec nous, elle est née il y a un quart d’heure à peu près. Les enfants dorment et ne se sont même pas réveillés malgré le bruit.


Ensuite, E. coupe le cordon, une fois qu’il a cessé de battre, car il est trop court pour qu’elle puisse aller jusqu’au sein. Peu après, le placenta est décollé, je me redresse pour le faire sortir, il tombe dans la cuvette. Ouf, c’est fini !
La petite pleure longuement, elle a beaucoup de choses à dire, elle n’est pas encore prête à téter. Son papa la prend en peau à peau dans le lit.



AS vérifie mon périnée, j’ai juste une mini déchirure, limite éraillure, que je n’ai pas sentie du tout (même pas de brûlure au 1er pipi). Puis on reste en peau à peau sous la serviette+couverture, la puce prend sa 1ère tétée.
AS s’en va vers 5h, elle reviendra le soir même et pèsera Flore à ce moment-là. On s’endort tous les 3, encore en peau à peau.

Le matin vers 8 h, les enfants débarquent dans notre chambre et découvrent leur petite sœur dans notre lit, avec leur participation on nettoie la petite sœur qui a mis du méconium plein la serviette et ils lui mettent sa 1ère couche + body, ils sont tellement fiers !
Quel bonheur de vivre cette naissance chez soi en famille!
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Julie

Julie


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MessageSujet: Re: récits de naissance   récits de naissance EmptyJeu 5 Mar - 11:13

Naissance de Lilwenn

Le 1er jour de l’année 2008, tu décides de me faire maman. Après avoir passé un très bon réveillon chez NLN et Sam où à minuit j’ai dit que ma résolution de 2008 était d’accoucher (je pensais pas que ça serait le jour même !!), je me suis réveillée à 12h en ayant très bien dormi. Ma petite fée, tu étais comme à ton habitude plaquée contre la paroi de mon ventre au centre pendant que je dors.
Avec ton papa, après un petit surf sur le net, on s’est mis dans le canapé lit pour regarder Urgences.
Vers 14h30, je me suis sentie bizarre, je me suis levée et là j’ai senti quelques gouttes couler. Je me suis dis « et merde je me fais pipi dessus ». Je suis allée aux toilettes, ça ne coulait pas. En revenant dans le salon, je sens de grosses bulles qui éclatent en haut à gauche de mon ventre en dessous de mon sein. C’est vraiment bizarre.
Je me recouche mais 5 minutes plus tard, n’arrivant pas à me concentrer sur la série, je me décide à me relever pour être sûre que c’est rien. Et là ça coule franchement, j’arrose le tapis.
Tout en restant calme, je dis à ton papa que je crois que j’ai fissuré la poche des eaux. Je lui dis que comme le liquide est clair, on a 2 heures pour se rendre à la maternité. On prépare les bagages comme on peut vu que rien n’est prêt ou presque. Tes affaires ne sont pas lavées, heureusement on a celles de tes cousines prêtes à l’emploi. Entre les moments de calme où je réfléchis à quoi prendre, je pleure dans les bras de ton papa en disant « c’est trop tôt, elle est trop petite pour sortir maintenant ». En effet, petite fée tu as décidé de venir 6 semaines en avance pressée que tu aies de nous voir. Pendant ce temps, je n’ai pas de contractions.
On arrive à la maternité vers 16h, je sonne à l’entrée des urgences. Une sage-femme arrive tout de suite, je lui dis que je crois que je perds les eaux. Elle m’installe dans une pièce avec monitoring, pièce qu’on connaît déjà (les monitos de contrôle suite à l’épisode de bradycardie de ton petit cœur lors de la 3ème échographie).
Après quelques questions, elle vérifie si c’est la poche des eaux (oui) puis m’examine : col effacé, ouvert à 2. Elle me pose un monito et dit à ton papa d’aller faire mon admission. Je pleure, j’ai peur pour toi ma petite fée. La SF me rassure, me dit que tout va bien se passer, que la prématurité n’est pas grande. On voit des petites contractions sur le monito, elles sont assez régulières mais pas fortes. Ton cœur va très bien. Je préviens NLN et Jess par sms.
Vers 17h30, on nous emmène dans une salle attendante et me dit de rester allongée pour ne pas trop perdre de liquide (dans ma tête, je lui dis compte là-dessus, vais pas rester allongée, meilleur moyen pour que le travail n’avance pas). Une autre SF arrive et nous dit que la perte des eaux permet la maturation des poumons en 12h. Elle nous laisse en me disant de prévenir si j’ai des contractions régulières. Je dis à ton papa de rassembler des affaires dans un petit sac pour la salle d’accouchement (dans notre précipitation, je n’y avais pas pensé) il part donc à la maison me laissant seule. J’envoie un sms à Esther pour qu’elle prévienne les filles du forum. Je sens des contractions toutes les 5 minutes environ. NLN m’appelle suite à un appel de ton papa, elle me rassure sur la néonat et me parle de l’unité kangourou, je suis soulagée de savoir que tu seras avec moi, qu’on va être hospitalisé ensemble.
Suite à une réponse de Jess, je l’appelle. Elle me rassure aussi. Ça me fait du bien de parler. Pendant ces coups de fil, je fais les 100 pas dans la chambre en m’arrêtant pendant les contractions qui ne sont pas encore très fortes mais assez régulières. On vient me faire une prise de sang.
Ton papa revient vers 18h30, je m’allonge un peu. Le repas arrive, je mange un peu, c’est pas très bon. Je me rattrape en mangeant des fruits secs pour prendre de l’énergie. Je gère quelques contractions debout avec les mains de ton papa sur mon ventre qui te tiennent.
Je ressens vite le besoin de m’allonger sur le côté gauche, ton papa met une lumière pas très forte, la musique du premier cri (celui qu’on écoute chaque soir en faisant de l’haptonomie). Les contractions sont plus fortes toutes les 3 à 5 minutes. Ça me serre le bas du ventre, me donne des crampes dans les cuisses et mal dans les reins.
Les contractions c’est comme une vague, je les sens arriver, ton papa met alors ses mains sur mon ventre et je me concentre sur sa respiration en la suivant. Ça monte très haut puis redescend. Entre chaque, je m’assoupis en écoutant la musique. Je me sens vidée de toute énergie entre chaque.
Avec les contractions qui s’intensifient, je serre les bras de ton papa. Certaines me donnent envie de vomir, d’autres me donnent le vertige. Elles sont fortes.
Vers 20h30, la SF arrive pour me poser un monito, je demande à rester sur le côté, je ne veux pas bouger, je me sens bien comme ça.
A 20h34, le gygy vient pour m’emmener faire une écho, je me lève donc et là une contraction me stoppe net. Pendant l’écho, j’ai 3 contractions, je serre fort la main de ton papa. Je ne les ressens pas pareil, c’est comme si j’empêchais ces contractions d’être trop fortes, je ne suis plus dans ma bulle, on m’a dérangé.
Le gygy t’estime à un peu plus de 2 kilos, l’alimentation entre nous fonctionne bien. Il conclut en disant que ça serait bien de gagner 2/3 jours.
Vers 20h50/21h, on retourne dans la chambre, il me replace le monito. Ça sonne assez vite, la SF arrive, le gygy a remis le monito n’importe comment.
Pendant qu’elle me le replace, j’ai une très grosse contraction, je panique, je n’arrive plus à gérer. Elle me submerge complètement, je n’arrive pas à respirer. La SF me place les jambes pour avoir moins mal : une cuisse repliée sur l’autre étendue toujours sur le côté gauche. Je me sens pas très à l’aise.
Tout de suite après la SF repartie, je sens une contraction différente je sens que ça pousse. Il n’y a plus de douleur. Je le dis à ton papa, il veut appeler la SF, je lui dis qu’elle va me prendre pour une folle, que c’est pas possible.
Les suivantes, mon corps pousse tout seul, je pousse des cris rauques venus de je ne sais où. Je contrôle rien, c’est mon corps qui fait tout. Je dis à ton papa que j’ai envie de me mettre accroupie.
Le monito sonne alors, il a perdu ton cœur, on appelle donc la SF. Il est 21h30. Ton papa me dira après qu’il a trouvé que la SF était très longue à venir.
Je lui dis que j’ai envie de pousser. Les contractions ne se voient pas sur le monito. Elle me dit qu’elle va vérifier : col complètement dilaté, elle sens la tête. Elle me dit qu’on va en salle d’accouchement et va chercher un fauteuil roulant. Je ne veux pas bouger du lit. Ton papa suit derrière avec mon sac à main, l’APN et le sac d’affaires.
On me déshabille et m’aide à m’allonger sur la table, c’est difficile, j’ai les jambes qui tremblent toutes seules. La pédiatre arrive. On me pose une perfusion (après avoir demandé si c’était vraiment obligé, on me refera pas). J’ai les mains sous les cuisses, les pieds qui prennent appui sur les étriers, ton papa me tiens le dos et la nuque. Je suis comme accroupie mais allongée. Les deux SF m’expliquent comment pousser. Ça me trouble, je n’y arrive pas sur les deux premières poussées parce que j’essaye de faire comme elles m’ont dit et pas comme je le ressens. La SF me dit qu’elle voit les cheveux. Entre deux poussées, elle installe ses instruments, j’ouvre les yeux et voit un ciseau, je dis « non », ton papa explique que je veux pas d’épisio. Elle dit que si vraiment ça dure, elle sera obligée pour te faire sortir plus vite. Le ciseau est en fait pour couper le cordon.
Je me recentre dans ma bulle, sur mes sensations et sur mon corps, je pousse deux fois et tu es là (il est 21h52). Tu cries fort, je te vois toute recouverte de vernix et tous tes cheveux ! On te pose sur mon ventre. La SF demande à ton papa de couper le cordon. ( le gygy arrive qu’une fois que tu es sortie, dans la précipitation elles ont oublié de le prévenir, il repart aussitôt on a pas besoin de lui). On t’emmène, je dis à ton papa d’aller voir comment tu vas, tu es au fond de la pièce, je te vois. Pendant ce temps, la SF me dit de pousser pour le placenta, il sort tout de suite. Elle vérifie mon périnée, il est intact. Tu vas bien, tu pèses 2kg115. On te prélève du liquide gastrique pour vérifier s’il y a eu infection. On te ramène rapidement, on te pose sur moi, je découvre tes grands yeux bleus posés sur moi. Je t’aime déjà tant ma petite fée. Je te dis « bonjour ma petite puce ». C’est parti pour 2 heures de peau à peau. On tente de te mettre au sein mais tu t’endors contre mon sein
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Julie

Julie


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MessageSujet: Re: récits de naissance   récits de naissance EmptyJeu 5 Mar - 12:12

Nathalie, magnifiques tes récits d'accouchement drunken
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Michelle_Césarine




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MessageSujet: Robin, ou ma re-naissance...   récits de naissance EmptyJeu 5 Mar - 16:07

Bonjour!
Cette naissance ne vous paraîtra peut-être pas des plus "naturelles" à proprement parler... Pourtant pour moi elle a tout changé. Oui, mon accouchement a été plutôt médicalisé, mais c'est le chemin qui m'a conduite à réaliser mon rêve, mon combat... Mon combat pour obtenir ce qu'on ne devrait pas avoir à demander...
Cet accouchement fut pour moi ce qu'on appelle un AVAC, autrement dit un Accouchement Vaginal Après Césarienne.

Je vous laisse le découvrir...




Quarante semaines arrivent... Et passent... Toujours pas de signe de toi.
Tu es au chaud, je suis toute ronde, attentive, impatiente...

La peur de la césarienne est seule à venir troubler mon esprit... Et si?...


Lundi soir, les pieds comme des pastèques et la tension limite, nous allons contrôler si tout va bien. Tout va très bien Madame la Marquise, tension pas affolante, col fermé, rentrez chez vous. "Chéri, on rentre, mais prends bien les bosses!"...

Mardi matin, Guillaume part travailler, je me réveille l'oeil sur l'horloge... 5h52... 6h... 6h08... 6h16... 6h24... 6h32... Un joli métronome. C'est encore léger, je n'ose y croire, au mieux ça se met en place tout doucement. Je me lève. C'est toutes les cinq minutes maintenant si je regarde bien.. Aha... Noah dort, Guillaume est en poste... J'attends.
Il est 9h et je commence à douter. J'appelle Guillaume pour qu'il rentre, prépare le petit déjeuner du futur grand frère. Comme j'ai lu Dolto, je lui parle de Bébé qui arrive. Il me réclame "Cars". C'est pas gagné.

Guillaume arrive et je plonge (façon de parler) dans un bain chaud. Si ça s'arrête, je pleure. Ca ne s'arrête pas, et c'est très inconfortable.
Guillaume s'active un peu et Noah ne me quitte pas. Il restera près de moi, à côté de la baignoire, pendant toute la durée de ce bain... Il s'interroge je crois... Il me regarde intensément: "T'as bobo, Maman?" Que lui répondre?... "Oui, un peu mon chéri, c'est ton petit frère qui veut sortir, c'est normal, il fait toc-toc dans mon ventre!"
Noah réfléchit...
"Attends Maman, Noah va faire un bisou au bobo!" Il le fait... Puis...
"Regarde Maman je prends ton bobo et je le jette! Aurevoir le bobo!"
Je ne sais plus comment lui expliquer mais je me sens plus légère déjà... Ce moment est si précieux, unique, magique... Je suis, comme mon petit bébé, plongée dans l'eau chaude, et Noah près de moi ne me lâche pas des yeux, et serre les dents au rythme des contractions qui me secouent le ventre, nous sommes déjà quatre...
Mais pas le temps d'y penser plus, je ne tiens plus dans la baignoire, et dire qu'il faut encore sortir, me sécher et m'habiller...
Décidément, c'est aujourd'hui, j'en suis certaine!

"Chéri, on dépose Noah et on y va, on a une heure de route, soyons raisonnables".
Noah file tout content chez nos voisins, à peine un regard (sale petit ingrat) pour Maman qui se crispe... "A très vite mon Bébé... Euh mon grand garçon!"...

La route est pénible. On prévient les familles "Mais ne vous affolez pas hein, si ça se trouve c'est une fausse alerte!" Mais vindediousse faîtes que non!!!

Le monitoring fait les montagnes russes, est-ce bien ton arrivée que tu m'écris sur le papier qui défile?
La sage-femme temporise. Col à 1, Bébé très haut... Peut-être une fissure de la poche, mais pas sûr... On nous met en chambre, la longue attente commence, je le sais. Col à 1, c'est mieux que rien, mais ça va être long.
On marche autour de la clinique, je roule du bassin sur un ballon (grande journée de grâce et d'élégance) puis en fin d'après-midi je n'en peux plus de ce cirque... Si jusque là j'arrivais à "vivre" en dehors des contractions, ce n'est plus le cas car je n'ai plus de répit. Pourvu que ça avance.

Il est 20h30 et c'est la relève. Avant de partir, la sage-femme m'examine... Col à 1.
Ils vont me faire une césarienne. Ca n'avance pas, je vais finir au bloc, non non, pas après tout ça...
L'obstétricienne sait ce que je pense, la bougresse. Je connais mon dossier. Utérus cicatriciel, gros bébé, dystocie du travail car tête haute... Je n'ai pas beaucoup de bons points. Mais elle ne s'attarde pas dessus, elle ne peut rien me promettre si ce n'est de faire son possible. Je ne lui en demande pas plus... Si ce n'est un petit quelque chose pour que je puisse respirer un peu...

La relève arrive, et avec elle la sage-femme la plus merveilleuse du monde, accompagnée d'un produit magique ou presque. A ce stade du travail je ne gère plus rien, je ne cherche plus à retenir mes cris ou mes larmes. Je vais effrayer toutes les bonnes femmes du bâtiment, tant pis.
Déjà quinze bonnes heures de contractions et rien ou presque. Merde!!!

Je ne veux plus qu'on me touche, je ne supporte rien. Je ne veux pas de votre monito, je veux juste que ça s'arrête... Pourtant je l'ai voulue cette souffrance, je l'ai accueillie, c'était mon combat. Mes propres paroles me reviennent aux oreilles et m'arrachent un sourire: "Oui alors moi la péri c'est si besoin mais c'est pas sûr hein!"
Le Nubin passe. Ca ne calme pas les contractions (encore heureux) mais me permet de récupérer entre chaque vague. Pendant la vague, on me dit de souffler mais je ne veux rien entendre, j'arrive pas à souffler moi, j'avais beau dire que non, eh ben si: je SUIS une chochotte et la seule chose que j'arrive à faire c'est pas des "oooooh" pour accompagner la contraction c'est juste des "AAAAAAAAAAAAAAAAHHHH" pour que tout le département partage mon mal...

De l'acupuncture? Si tu veux.

Je ne me rends pas compte à quel point ça doit être long pour Guillaume, qui reste près de moi à chaque instant... Il n'y a pas de lit, il paraît qu'il est installé sur une sorte de pouf, je n'ai pas pu regarder, trop concentrée sur ma douleur... Oui, c'est long mais c'est tellement rythmé par les spasmes de mon corps que les heures défilent sans que j'en aie conscience.

Il fait nuit depuis longtemps maintenant. Entre les contractions je m'envole, sympa sa dope, j'en reprendrais bien un peu. Parce que là ça commence à ne plus marcher...
Non je ne veux pas qu'on m'examine, je ne veux pas qu'on me touche... Je repousse ses mains pourtant bienveillantes, je refuse ses conseils pourtant si précieux... Comme on est bête quand on a mal. Comment a-t-elle réussi à m'examiner? Dieu seul le sait. Toujours est-il que son visage a changé.
"Préparez-vous, on part en salle de naissance!"
En salle de quoi???
Je revis. C'est con le corps et l'esprit, hein? Je plaisante, je vais sur le fauteuil, on roule, c'est parti.
"Ca veut dire que l'anesthésiste arrive???" Oui. Amen.

C'est donc ça une salle de naissance... Ce n'est pas un bloc opératoire outrageusement éclairé et aseptisé, ce n'est pas une salle d'opération. C'est une salle de naissance.
L'anesthésiste arrive. Alléluia! Monsieur, j'ai peur. C'est nul, mais j'ai peur.
Il le sait et c'est normal. Ca me rassure, un peu.
"McCain ou Obama??"
Hein???
"OBAMA" Il pique. Aïe. Ah, c'est tout? D'accord.
Contraction. "Faîtes 'oooooooh' Madame"
"OOOOOOOOBAMA!!!"
D'ailleurs, Obama ou pas Obama? On ne sait pas encore je crois...

L'anesthésiste me dit que les contractions vont encore être gênantes un moment avant que la péridurale ne fasse complètement effet.
"Gênantes. Alors ça pardonnez-moi c'est bien un mot d'homme hein!!!"
Il ne se vexe pas. Il sait que je suis de mauvaise foi. Lui qui soulage la douleur des femmes... Il me dit de garder confiance. Il a raison.

Les choses avancent, doucement. Je peux enfin respirer normalement, accompagner mon bébé dans son voyage, à chaque contraction. "Ssssssssssssssssssss" pour qu'il descende... La tête est toujours haute.
On me rompt la poche des eaux, inondation!!! Alors c'était ça le gros bidon? Oui mais pas que.

Il doit être 4 ou 5 heures du matin. Obama est donné gagnant mais pas encore officiellement. C'est bien. C'est un beau jour pour naître, non? C'est donc ça que tu attendais...

C'est imminent ou presque maintenant. Mais pourquoi t'obstines-tu à regarder les étoiles? Le bloc opératoire est toujours là, présent dans un coin de ma tête et de celle de l'équipe, si tu ne te présentes pas bien...

Je suis donc à quatre pattes sur le lit, la tête sur un gros ballon, je fais des cercles avec mon bassin pour que tu te positionnes bien. Once again, quelle grâce!

Mais je suis si fatiguée maintenant... Ca va faire 24 heures...

Tu ne te tournes toujours pas.
De l'acupuncture, Madame? Si tu veux.
Un café, Monsieur? Veinard.

Maintenant je suis sur le côté, une jambe relevée, toujours dans l'optique de te guider comme il faut vers la sortie. La grande porte, si possible. Pas l'autre. Celle-là, c'était une sortie de secours, et elle est condamnée.
Tu commences à te tourner... Et puis non.

Merde!!!

On continue... On n'arrive pas toujours très bien à capter la galopade de ton coeur... Je commence à perdre réellement confiance. C'est trop long, c'est trop dur... Et si ce n'était pas écrit comme ça? Et s'il était dit que je ne saurais pas accomplir ce miracle? De toute façon tout a été différent, je peux tout accepter maintenant... Enfin non... Mais... S'il le faut...
L'obstétricienne émet toujours des réserves.
Pas après tout ça, non, franchement je ne le supporterais pas!

La sage-femme m'anéantit. Toujours tête en l'air...
Mais à dilatation complète la gynéco peut peut-être arriver à remettre Bébé comme il faut...

Il n'y aura pas besoin.
Tu es dans les starting-blocks, il t'a juste fallu 26 heures pour trouver le chemin.

"Attrapez vos jambes Madame, prenez plein d'air, bloquez, et poussez!"
J'ai rêvé d'entendre ça... Et... Hein?? Quoi??? Je fais comment???
"Continuez!!!"
Guillaume m'encourage, il pousse avec moi j'en suis sûre, il aime ce moment autant que moi je le sais, pour lui je dois y arriver, leur offrir à tous la naissance qu'ils méritent...
Je pense à Noah, passe avec ton frère mon chéri, passe avec lui...

Je me sens partir... Non non pas maintenant c'est pas possible... Mais c'est juste l'émotion, une vague différente, je vois mon ventre qui se tend, on me parle de cheveux QUOI???, on me dit "A la prochaine contraction il est là!"
Moi j'ai le droit d'entendre ça? Moi j'ai réussi à faire ça? C'est pas possible je vais ouvrir les yeux et je serai au bloc, le bas du corps paralysé, et les larmes sur mes joues ne seront plus des larmes de bonheur...

Mais non, je suis là, c'est bien moi, je suis en train de mettre mon enfant au monde.
D'ailleurs ça y est, il glisse, il vole même, il est sur moi, il est chaud, il crie, il est tout chevelu, il est là.

Il est contre moi. Guillaume est près de nous. On ne nous volera pas cet instant cette fois... Le reste est entre nous... Marqué à tout jamais dans notre coeur, dans notre chair...

Je suis née avec mon deuxième fils ce joli matin de novembre...

Que dire de plus à ceux qui m'ont aidée que MERCI? C'est si peu...

Merci à toi, mon enfant, pour avoir pansé une à une toutes les blessures restées ouvertes... Pour avoir fait de moi la femme et la mère que je suis, pour avoir fait de nous, enfin, une famille complète, heureuse un point c'est tout.



Je m'appelle Robin, je suis né le 5 novembre 2008 à 7h25, 4kg190 (Mazel tov) pour 53cm. Ma naissance fut merveilleuse et depuis, chaque instant est un cadeau...
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Cécile B
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MessageSujet: Re: récits de naissance   récits de naissance EmptyMar 10 Mar - 11:59

c'est tres beau Very Happy
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Audrey

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MessageSujet: Re: récits de naissance   récits de naissance EmptyMar 19 Mai - 14:16

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