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 Peri pour SF

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2 participants
AuteurMessage
Cécile B
Admin
Cécile B


Messages : 432
Date d'inscription : 19/02/2009

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MessageSujet: Peri pour SF   Peri pour SF EmptyLun 15 Mar - 17:54

La souffrance des sages-femmes
Le plus beau métier du monde en 2010


Ces femmes qui écoutent et accompagnent la douleur de celles qui mettent au monde leur enfant, celles qui accompagnent pendant la grossesse, qui suivent pas à pas l’éclosion d’une parentalité parfois difficile, celles qui rassurent, qui consolent qui apaisent les doutes et répondent aux questions des mères, celle qui connaissent le corps des femmes, celles-là, les sages-femmes ont mal.

Tous modes d’exercices confondus, la souffrance des sages-femmes grandit.

Mais personne n’entend cette souffrance qui grince dans les maternités, la souffrance des sages-femmes hospitalières.

Personne n’écoute cette douleur qui suinte dans les centres de PMI qui accueillent les mères isolées, les mères maltraitées, les très jeunes mères, les mères au chômage, les mères malgré elles.

Personne ne se soucie de la peine des libérales dont les charges financières certains mois sont plus élevées que leur maigre revenu et qui voient disparaître la physiologie, la normalité de la naissance. Personne ne les allège des paroles de leurs patientes qui racontent ce qu’elles ont vécu et disent leur déception. Les femmes enceintes, les jeunes mères viennent déposer des mots d’une infinie tristesse dans le secret des cabinets des sages-femmes libérales.

Et ce secret fait mal.


Dans les maternités, c’est le stress permanent.
Stress des gardes la nuit, quand la collègue est occupée aux urgences, ou récupère un bébé au bloc lors d’une césarienne ou appelée dans le service des grossesses pathologiques, l’autre sage-femme est seule avec trois, parfois quatre femmes en travail. Et on courre, de l’une à l’autre. Et quand on rentre chez soi, vidée, on a mal partout. Et on se tait.
Et le téléphone qui sonne. Stress.
Et les dossiers à remplir. Stress.
Et je n’ai pas le temps d’aller pisser. Stress.
Et l’ordinateur qui bug. Stress.
Et le matin, il n’y a pas de lit dans le service. Les salles de naissances sont embouteillées. En suites de couches, il faut faire des sorties, précoces, de plus en plus précoces. Stress.
En consultations, les femmes défilent et les situations sont parfois complexes. Bien souvent, il s’agit de pathologie, ce n’est pas dans nos compétences mais le médecin, est occupé. Lui non plus n’est pas épargné par le rythme infernal. Pas le temps d’écouter. Stress.
Plus le temps de réfléchir. Stress.
Peur d’oublier quelque chose. Stress.
Et la pression médico-légale. Stress.
Et la pression budgétaire. Stress.
La Direction, n’est jamais dans les services, ils ne manipulent que des chiffres, pas des vies.
Inhumain. Stress.
Toutes ont vécu des situations dangereuses ou un retard de prise en charge du fait de la surcharge d’activité du service. Et ça fait mal d’avoir le sentiment de mal travailler. Stress.
On se tait, on encaisse et on essaie d’oublier. Mais ça fait mal aussi, d’avoir oublié les prénoms des bébés nés cette nuit là.


Dans les PMI, les situations sociales graves sont de plus en plus nombreuses et toujours pas de place d’accueil pour les victimes de violences, et l’assistante sociale est débordée, et la psy est en maladie et personne n’est jamais remplacé. A domicile, la misère crève les yeux et le cœur mais on ne peut rien faire, ou si peu. Et ça fait mal. De plus en plus mal.


Dans les cabinets des libérales, toute la souffrance des femmes se déverse. Et on tente d’expliquer, de dédramatiser, d’insister sur le positif. On y fait des consultations quand les femmes n’ont pas réussi à s’inscrire dans une maternité ou qu’elles ont raté un RV, on oriente sur d’autres partenaires, on prépare à l’accouchement, on s’occupe des suites de couches, du périnée de tout ce que l’hôpital ne peut plus faire.
Les sages-femmes libérales sont considérées comme moins importantes, moins compétentes, moins médicales, mais elles ne souffrent pas moins.
Le métier de sage-femme est mal connu. Celui des sages-femmes libérales encore moins reconnu.
Sans qu’on nous ait demandé notre avis, on va aussi prescrire la contraception. Pour 17€ ? Non.
- « T’as vu ce qui se passe à l’école de sages-femmes de Besançon ? »
- « silence »
- « Il paraît qu’il y a des sages-femmes qui tentent de changer de métier. Il y en a même qui ne veulent plus faire de gardes, qui se disent traumatisées. »
- « Ha bon ? »
- « Maintenant que tu me le dis, le turn-over des sages-femmes en salle de naissance c’est deux ou trois ans, et puis peu de sages-femmes de garde ont plus de 30 ans, c’est sûr, après, on n’a plus la santé pour ce boulot. »
- « Ha ! c’est pour ça qu’on parle de pénurie de personnel ? »
- « silence »
- « Tu sais, quand on a été maltraité, il paraît qu’on maltraite à son tour »
- « C’est idiot »
- « Oui, c’est idiot, mais c’est comme ça.»
- « Et puis, la retraite des sages-femmes, c’est à peine plus que le minimum vieillesse »
- « Ha ! Ha ! laisse tomber, de toute façon, on sera morte avant ! Bon, arrêtons ce dialogue de sorcières ».


Alors on se dit que la relève est là.
5 ans d’études pour un diplôme de sage-femme.
Profession médicale. Bon.
Toutes générations confondues, les sages-femmes gardent un mauvais souvenir de leurs études. Comme c’est étrange ? !
Et puis viennent des informations incroyables, inconcevables, inacceptables, de l’école de Toulouse et aujourd’hui de Besançon.
Des étudiantes sages-femmes sous anti-dépresseurs, des suicides, des tentatives de suicide. Auditions, médecine du travail, enquête.
Une souffrance qui s’étale.
Une souffrance qui ne peut plus se taire.
Les sages-femmes ne doivent plus se taire.

Les solutions ? C’est ensemble que nous les trouverons. C’est ensemble que nous les imposerons. C’est ensemble que nous défendrons le plus beau métier du monde. Les sages-femmes n’abandonneront pas les femmes et leurs enfants. Jamais.



Texte de Catherine-Claire, sage-femme.
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Julie

Julie


Messages : 250
Date d'inscription : 19/02/2009

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MessageSujet: Re: Peri pour SF   Peri pour SF EmptyLun 15 Mar - 19:57

c'est triste et ça fait peur...
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